Réforme du label ISR : une démarche vers une finance responsable plus crédible

Réforme du label ISR : une démarche vers une finance responsable plus crédible

Emmanuel

30 mars 2024

À partir du 1er Mars 2024, le comité du label de l'Investissement Socialement Responsable (ISR), le principal label des fonds de développement durable en France, a dévoilé une réforme visant à renforcer sa crédibilité et à mieux répondre aux attentes des épargnants.

Dans un secteur financier en constante évolution, le label ISR avait stagné depuis presque une décennie, critiqué pour son manque de rigueur face aux pratiques d'éco-blanchiment (greenwashing). En réponse à ces préoccupations, une proposition a été soumise aux acteurs financiers avant d'être présentée pour approbation au ministère de l'Économie. Ce processus n'a pas été sans heurts, marqué notamment par le retrait du Forum pour l'Investissement Responsable (FIR), un acteur majeur de la place financière parisienne.

Parmi les principales modifications, le nouveau cadre d'attribution du label ISR impose des critères plus stricts en matière climatique. Désormais, les fonds ne pourront obtenir le label s'ils investissent dans des entreprises dont au moins 5% de l'activité dépend du charbon ou des hydrocarbures non-conventionnels, ou si elles soutiennent de nouveaux projets dans ces secteurs sensibles.

Cette réforme vise également à exclure de facto les grandes sociétés pétrolières telles que TotalEnergies, même si les investissements dans les énergies fossiles conventionnelles ne sont pas catégoriquement prohibés. De plus, le seuil de 5% s'étend désormais au tabac, une mesure critiquée par l'Alliance contre le tabac qui réclame une exclusion totale de ce secteur.

Les critères d'attribution du label reposent également sur une sélection plus rigoureuse des entreprises, évaluées annuellement sur leurs engagements environnementaux, sociaux et de gouvernance.

Une nouveauté majeure de cette réforme est l'introduction de la notion de "double matérialité", qui prend en compte à la fois l'impact des activités des entreprises sur l'environnement et l'effet de l'environnement sur leur valeur financière.

Enfin, bien que l'idée de créer plusieurs niveaux de labellisation ait été évoquée, elle a été écartée au profit d'un "socle ISR" solide. Cette décision vise à établir une référence de qualité tout en laissant la possibilité d'autres déclinaisons du label pour des stratégies plus thématiques ou exigeantes.

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